Projet associatif de l’association Micro-Archives

Objectifs

L’association Micro-Archives s’attache à la préservation des archives des citoyens, ceux que l’on nomme les « gens ordinaires ».  Les archives des personnes et des familles constituent ainsi le cœur de cible de l’action de Micro-Archives.

Les archives des inconnus “sans qualités”, acteurs, témoins ou observateurs de la réalité sociale contribuent à l’écriture d’une histoire politique et sociale du quotidien.

L’histoire, la sociologie, l’ethnologie et d’autres courants en sciences sociales ont établi que chaque femme, chaque homme n’est pas complètement déterminé par la classe à laquelle il appartient et possède son histoire particulière, même modeste. L’histoire de l’individu a ainsi un sens pour lui tout en étant porteuse de vérité pour la société. Dans un mouvement de réfraction, la grande histoire se raconte alors dans une biographie individuelle. Sociologie du genre, histoire de l’intime, etc. se sont développées sur des objets d’étude plus restreints à la recherche de l’individu, cet « atome social ».

L’individu est ainsi considéré comme un point d’observation du social. Les mémoires individuelles livrent des témoignages qui complètent utilement les archives institutionnelles, participant ainsi à la constitution de la mémoire sociétale.

Cependant, les sources des populations « invisibles », selon l’expression de l’historien Pierre Rosanvallon, sont encore difficilement repérables, nuisant au travail de recherche scientifique. Si certains détenteurs d’archives pensent à les confier à des services d’archives, beaucoup de citoyens méconnaissent encore ces derniers. Ils ont d’ailleurs peu conscience de l’intérêt patrimonial et scientifique de leurs archives et ne les conservent pas.

L’association veut donc contribuer à la sauvegarde de ces archives dans un double objectif. Le premier est de favoriser la recherche scientifique. Le second, et non moins important, est de rendre ces sources accessibles (dans la limite des conditions de communicabilité) à l’ensemble des citoyens afin de leur donner accès à l’histoire qu’ils contribuent par leurs dons à construire.

Actions

– Sensibiliser les citoyens à la préservation de leurs archives.

– Conseiller et orienter les particuliers désireux de verser leurs archives

– Collecter sous forme de dépôt ou de dons les archives privées des particuliers n’entrant pas dans la politique de conservation d’autres organismes publics et privés.

– Les classer, les inventorier et les mettre à la disposition.

– Créer de nouvelles sources, notamment par la mise en place de campagnes d’archives orales.

– Organiser des opérations de valorisation sous la forme de communication sur les réseaux sociaux, de colloques, d’expositions, etc. destinées à faire connaître ce type de sources et les travaux menés dans ce domaine de la recherche en sciences sociales.

Micro-Archives : un espace de rencontre

L’association ambitionne d’être un lieu de rencontres entre les professionnels de la conservation, les chercheurs, et les citoyens en tant que producteurs d’archives ou simplement intéressés par cette histoire qui les concerne directement.

Cadres législatif et professionnel

L’association inscrit l’ensemble de ses actions dans le périmètre réglementaire et législatif français : Code du Patrimoine, législation sur les données personnelles et sur le respect de la vie privée.

Les actions de collecte, de traitement et de communication, seront effectuées dans le respect des normes archivistiques reconnues et établies en France.

Collaboration avec les réseaux publics et privés des archives

L’association a la volonté de contribuer à la démarche collective des professionnels des archives visant la conservation de la mémoire et sa valorisation.

Sans entrer en concurrence avec les institutions publiques et privées existantes, l’association veut s’inscrire avec celles-ci dans une relation de collaboration et de partenariat visant l’objectif commun de sauvegarder les archives privées des citoyens.

Quelles archives sont recueillies ?

L’association s’intéresse à toutes les archives individuelles et familiales issues de l’ensemble des groupes sociaux.

Est considérée comme archive tout document produit et reçu par une personne : documents officiels (carte d’identité, livrets de famille, etc.), diplômes, carnets de santé, correspondance, journaux intimes, photographies, films, factures, documents liés aux engagements associatifs et politiques, etc.

Pour être pertinentes, les archives doivent refléter un parcours individuel ou familial. Si l’exhaustivité est difficilement atteignable, le fonds pris dans son ensemble comportera cependant une certaine complétude.

Un document isolé ne sera pas accepté, sauf exception (par exemple, un contenu riche et pertinent même isolément).

L’association se réserve le droit d’accepter ou de refuser des documents, en fonction de sa politique de collecte.

Sensibiliser les citoyens

Rencontrer et sensibiliser les particuliers qui bien souvent méconnaissent l’importance de leurs archives personnelles constituent une action majeure pour l’association. Ce prosélytisme se traduira par des actions en direction d’acteurs identifiés :

  • associations de généalogistes et cercles d’histoire locale
  • les Archives départementales et les Archives municipales lorsqu’elles sont sollicitées pour des fonds qu’elles ne sont pas en mesure d’accueillir
  • les notaires qui peuvent constituer des relais lorsqu’ils rencontrent des familles lors des héritages et successions notamment
  • les entreprises de débarras type Emmaüs
  • une communication large par l’intermédiaire d’un site internet performant et d’une communication active (réseaux sociaux, flyers, annonces dans la presse, etc.)
  • et toutes actions visant cet objectif.

Collecte et modalités d’accueil des fonds

Lorsqu’un fonds est proposé à l’association, cette dernière évalue s’il rentre dans son champ d’action. Elle peut être amenée à orienter le particulier donataire vers d’autres services d’archives compétents (Archives départementales ou Archives municipales notamment).

Micro-Archives est en mesure d’accueillir des fonds par les moyens suivants:

  • dons
  • dépôt
  • scans de documents prêtés : sous réserve de disposer du matériel adapté
  • legs : sous réserve que l’association soit reconnue d’intérêt général

Le traitement des fonds

L’association assure le traitement des fonds dans le respect de sa politique de classement.

L’association prend en charge les actions suivantes :

  • récupération du fonds
  • tri, classement et réalisation de l’inventaire
  • reconditionnement
  • transfert sur le site de conservation prédéfini

Le réseau des ‘’micro-archivistes’’

Les membres de l’association qui le souhaitent ont la possibilité d’intégrer le réseau des ‘’micro-archivistes’’. Ce réseau de bénévoles constitue le fer de lance de l’association. Les membres du réseau représentent l’association au niveau local. Ils sont chargés des actions suivantes :

  • démarcher d’éventuels partenaires locaux  (services d’archives publics type archives départementales et archives municipales)
  • Faire connaître l’association auprès d’organismes cibles et des particuliers : associations de généalogistes, cercles d’histoire locale, notaires, entreprises de débarras, etc.
  • Rencontrer les particuliers qui souhaitent donner leurs archives.
  • Expertiser les fonds afin que le Bureau de l’association puisse donner son accord ou son refus en connaissance de cause.
  • Faire valider le contrat de don ou de dépôt.
  • Récupérer, classer et inventorier les fonds. Selon l’importance du/des fonds ou des possibilités d’investissement personnel, il est possible de transférer le travail de classement à un autre membre du réseau, sous le contrôle du Bureau.
  • Transférer le fonds et son inventaire sur le site de conservation prédéfini.

Pour réaliser leur mission, les membres du réseau sont soit archivistes, soit disposent des connaissances nécessaires. Dans ce deuxième cas, l’association validera leurs qualifications ou leur fournira une formation dispensée en interne.

La conservation

Les archives des particuliers font partie du patrimoine historique local.

L’association Micro-Archives veillera donc à maintenir les fonds au plus près de leur lieu de production en établissant des partenariats avec des organismes locaux aptes à assurer la conservation et la communication d’archives dans de bonnes conditions.

Communication

L’accès aux fonds de l’association est ouvert à tous et gratuit.

Certains documents comprenant des données personnelles et sensibles sont cependant soumis à un délai de communicabilité.

Les délais de communicabilité respectent les dispositions du Code du Patrimoine (articles L213-1 à L213-3), les volontés des donateurs et les dispositions sur la protection de la vie privée et des données personnelles.

Constitution d’un guide des sources national

Les fonds d’archives privées relatives à la vie ordinaire sont dispersés dans de nombreux services d’archives. Or, il n’existe actuellement aucun instrument de recherche central facilitant l’accès à ces fonds.

L’association se fixe comme objectif de constituer un guide des sources qui renseigne sur la localisation des fonds et en livre une présentation succincte.

Il sera mis en ligne sur le site de l’association et actualisé régulièrement.

Constitution d’un fonds documentaire

En complément des fonds d’archives, l’association constituera un fonds documentaire composés d’ouvrages et travaux universitaires en lien avec l’histoire de la vie quotidienne.

Valorisation

L’association s’attachera à mettre en valeur au maximum les documents conservés dans ses fonds.

  1. Valorisation grand public

L’association œuvre en faveur de la reconnaissance d’une histoire de la vie privée et quotidienne qui s’attache à l’ensemble des individus, y compris les plus modestes.

L’association veut restituer cette histoire à ceux qui la constituent et qui lui ont confié leurs archives.

Cela se traduira donc par une communication grand public de qualité tant au niveau du contenu que des vecteurs d’information (ex : blog, réseaux sociaux, expositions, rencontres avec les associations locales…).

  1. Autres axes de valorisation

L’association se tient à disposition de l’ensemble des acteurs culturels et scientifiques pour collaborer avec eux sur toute action de valorisation : mise à disposition des fonds, interventions lors de colloques, etc.